235 Canadiens confinés à bord d’un navire de croisière

L’état du patient des Laurentides, de retour d’Inde, a été jugé suffisamment grave pour qu’il soit hospitalisé ; l’homme s’est d’abord présenté à l’hôpital de Mont-Laurier avant d’être transféré, mercredi soir, à l’Hôpital général juif de Montréal.

« Le patient repose en quarantaine dans un état stable », a expliqué jeudi le porte-parole de l’hôpital, Carl Thériault.

En ce qui concerne le cas probable, peu d’information a été révélée sur la personne, en dehors du fait qu’elle est revenue de voyage le 3 mars et a alors appris qu’elle avait été en contact avec une personne infectée par le COVID-19. Elle s’est présentée dans un centre hospitalier de la Montérégie, suivant les consignes d’isolement données par Info-Santé.

S’il est confirmé au Laboratoire de microbiologie de Winnipeg, il s’agirait du troisième cas de COVID-19 confirmé au Québec.

La Colombie-Britannique a annoncé jeudi huit nouveaux cas, dont un semble le premier cas apparent de transmission à l’intérieur de la province. L’Alberta a aussi annoncé un premier diagnostic positif au coronavirus.

Le bilan national pourrait s’élever à 47 si les cas rapportés par les provinces sont confirmés à Winnipeg, selon le protocole établi.

Les autorités de santé publique tentent de retrouver les gens avec qui ces personnes auraient pu avoir un contact étroit.

À travers le monde, le coronavirus a continué de progresser, jeudi, franchissant le cap des 95 000 personnes infectées et 3200 décès. Malgré cela, le premier ministre Justin Trudeau n’a aucunement l’intention de fermer les frontières aux visiteurs en provenance des pays les plus touchés.

Un nouveau bateau en quarantaine 

Un navire de croisière a été immobilisé au large de la Californie en raison de soupçons de COVID-19 ; 235 Canadiens se trouvent à bord.

Pour l’instant, il n’y a aucun cas confirmé du virus sur le Grand Princess, a dit Affaires mondiales Canada. Mais au moins trois passagers d’une précédente croisière sur le même bateau ont reçu un diagnostic positif, ce qui a poussé les autorités américaines à s’opposer à son accostage à San Francisco.

« C’est un peu contrariant, mais on comprend », a dit Diane Boulais, de Drummondville. Elle est à bord du Grand Princess depuis le 21 février avec son conjoint, Pierre Duval. Ils sont confinés dans leur chambre depuis 14 h jeudi, a-t-elle dit à La Presse au téléphone. Ni la femme de 68 ans ni son conjoint de 67 ans n’ont de symptômes.

Un homme de la croisière précédente est mort du COVID-19 et des passagers actuels présenteraient des symptômes de grippe. En tout, 2382 touristes et 1100 membres d’équipage se trouvent à bord.

Un hélicoptère de la California National Guard s’est rendu jeudi jusqu’au navire pour y apporter du matériel médical permettant de mener des tests sur les passagers. Les trousses doivent ensuite être analysées dans un laboratoire de Richmond, ont indiqué les autorités.

Le couple de Drummondville n’a toujours pas été testé. « C’est sûr que si certains sont contaminés, on va rester en quarantaine », a dit Mme Boulais. Malgré tout, elle tentait de rester positive. « Je pense qu’ils vont faire leur possible », a-t-elle ajouté, précisant que les résultats devraient arriver vendredi, selon ce qu’on leur a dit sur le bateau.

Le navire était parti pour une croisière vers Hawaii lorsque certains passagers à bord ont commencé à éprouver des symptômes semblables à ceux de la grippe.

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), 2198 cas de plus ont été officiellement déclarés en date de jeudi, ce qui porte le total à 95 265 personnes infectées à travers le monde. 

80 % 

Proportion des cas qui proviennent de trois pays : l’Italie, l’Iran et la Corée du Sud

Devant la progression de la maladie, certains pays comme l’Australie ont décidé de bannir d’entrée les citoyens étrangers en provenance de pays comme la Chine ou l’Iran.

Lors d’une mêlée de presse, jeudi, le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, a balayé cette option d’un revers de main. « Il y a beaucoup de désinformation et de réactions impulsives qui n’aident pas à garder les gens en sécurité », a-t-il déploré, en marge de la visite d’une garderie à Toronto.

Jeudi, deux nouveaux « cas confirmés » ont été déclarés en Ontario. Avec 22 cas, il s’agit de la province la plus touchée. La Colombie-Britannique en recense 13 et le Québec, 2.

Il est temps de « tout faire », dit l’OMS

Dans son point de presse quotidien, jeudi, le directeur général de l’OMS, le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus, s’est dit préoccupé par la réponse à la crise adoptée par certains pays, sans préciser lesquels.

« Ceci n’est pas un exercice, ce n’est pas le temps de jeter l’éponge, ce n’est pas le temps de faire des excuses, c’est le temps de faire tout ce qui est en son pouvoir », a-t-il déclaré. 

« Nous sommes préoccupés par le fait que dans certains pays, la volonté et l’action politique ne sont pas à la hauteur de la menace à laquelle nous faisons face. »

— Le Dr Tedros Adhanom Ghebreyesus

Tous les pays doivent avoir un plan d’urgence, a rappelé le Dr Ghebreyesus. « Même si la plupart des cas se sont déclarés dans une poignée de pays, nous sommes profondément préoccupés par le nombre grandissant de nouveaux pays ayant des systèmes de santé plus faibles qui rapportent des cas. Par contre, cette épidémie est une menace pour tous les pays : les riches et les pauvres. Même les pays riches devraient s’attendre à des surprises. »

Des nouvelles du couple Ménard

Diane et Bernard Ménard sont débarrassés du coronavirus, mais tentent maintenant de se remettre sur pied. Le couple de Québécois, qui était en quarantaine sur le bateau Diamond Princess , au large du Japon, pris en charge dans ce pays après un test positif au COVID-19, est revenu dans sa région de Gatineau mardi soir. « Ils sont vraiment très faibles, a noté Chantal Ménard, l’une des filles du couple, dans une entrevue téléphonique. Ils ont eu vraiment peur, c’est un choc post-traumatique. » L’homme de 75 ans et la femme de 72 ans doivent notamment s’habituer au décalage horaire, deux mois après leur départ initial pour une croisière. « Ma mère a encore de la misère à s’alimenter normalement, elle est très fatiguée, a ajouté Mme Ménard. Mon père a beaucoup maigri. » Bernard Ménard est en rémission d’un cancer et a été traité pour une pneumonie durant son hospitalisation au Japon. Diane Ménard souffre notamment de diabète. Ils verront leur médecin de famille au début de la semaine prochaine. Ils ont été examinés à Montréal à leur arrivée au pays et ont reçu un papier attestant qu’ils n’étaient plus infectés au COVID-19, a dit Chantal Ménard. 

— Avec l’Associated Press et l’Agence France-Presse

Plus de 100 Canadiens refoulés à la frontière américaine

Les Canadiens sont le groupe d’étrangers le plus refoulé à la frontière nord des États-Unis en lien avec le coronavirus, a dit un haut responsable de l’immigration américain. Plus de 100 Canadiens se sont vu refuser l’entrée parce qu’ils avaient voyagé en Chine au cours des deux semaines précédentes, a dit Ken Cuccinelli lors d’une audience sur les mesures prises contre le COVID-19, selon CBC.

290 millions

Nombre d'élèves ou d’étudiants qui ont subi les contrecoups de la progression du COVID-19, celle-ci ayant entraîné la fermeture d’écoles dans 13 pays, selon l’UNESCO. Il y a deux semaines, la Chine était le seul pays à avoir pris cette mesure. En Italie, 58 000 établissements scolaires sont fermés, du jamais vu dans ce pays – même lors de la Seconde Guerre mondiale.